Grands crus classés : de quoi parle-t-on ?
Vous appréciez l’univers passionnant du vin et souhaitez tout savoir sur les grands crus classés ? Lorsque l’on évoque les vins d’exception, il est souvent question des appellations bordelaises. Bordeaux…
L’année de production de chaque bouteille de vin est imprimée au milieu de l’étiquette, de manière visible et claire – 2003, 2009, 2010 par exemple. C’est le cas des bouteilles de vins de Bordeaux, de Bourgogne et de la vallée de la Loire, pour n’en citer que quelques-unes. Ce n’est pas compliqué : les quatre chiffres figurant sur l’étiquette font référence au millésime. Bien que le terme soit connu par tous, sa signification n’est peut-être pas aussi claire. Qu’est-ce qu’un millésime ? Donne-t-il une indication sur la qualité du vin ? Peut-il nous aider à choisir une bouteille de vin ? Nous allons vous apporter les réponses à toutes ces questions.
Le terme de « millésime » est généralement appliqué aux vins qui ont été créés au cours d’une année spécifique. Par exemple, un Graves 1994 a été cultivé, récolté et transformé en vin en 1994 et un Chablis 2002 en 2002. Malgré cela, il existe une exemption à la directive pour le champagne.
Même si un champagne peut être millésimé, il est généralement composé d’un mélange de différentes cuvées (assemblage) qui n’ont pas toutes été récoltés la même année. Cela permet de garantir que la qualité du champagne reste la même année après année. Il est à noter que les champagnes millésimés existent bel et bien ; comme le vin, ils témoignent alors du climat annuel.
Les raisins, comme d’autres fruits tels que les cerises, les fraises et les abricots, sont sensibles aux changements climatiques. Par conséquent, même si un vignoble est cultivé sur les mêmes parcelles avec le même sol, le goût du vin produit ne sera pas nécessairement le même d’une année sur l’autre. Des facteurs tels que les précipitations, la grêle, le vent, ainsi que la chaleur et le taux d’ensoleillement peuvent tous avoir un effet sur les raisins et, par extension, sur le vin qui en résulte.
Pour faire un excellent vin, certains éléments sont nécessaires : un printemps et un automne humides pour permettre au sol d’emmagasiner de l’eau, un été ensoleillé pour permettre à la vigne de faire de la photosynthèse et d’augmenter la teneur en sucre des raisins, et un mois de septembre tempéré pour que les fruits ne soient pas trop saturés d’eau avant les vendanges. En 2010 par exemple, ces conditions ont été réunies, ce qui a permis d’obtenir des vins exceptionnels, aux tanins bien développés, et à un niveau d’acidité contrôlé pour un millésime bien équilibré.
En 2003, une vague de chaleur a eu lieu, provoquant la déshydratation des raisins, ce qui a donné des vins très doux et faiblement acides qui n’ont pas pu être conservés. A l’opposé, l’année 1992 a été marquée par des températures basses et des pluies continuelles qui ont provoqué la pourriture grise des raisins. Heureusement, certaines vignes ont réussi à échapper aux effets de la météo, ce qui a permis la production de quelques bons vins.
Les années 1992, 2000 et 2004 ne resteront pas dans les mémoires. En revanche, les années 2005, 2009 et 2010 sont très recherchées. Toutefois, il faut éviter d’avoir les idées trop arrêtées et catégoriques, tout dépend aussi de la couleur du vin. Un vin rouge qui n’a pas eu le temps de mûrir ses tanins aura un goût âpre, tandis que l’acidité due à un manque de maturité peut rehausser la saveur d’un vin blanc.
Non, absolument pas ! Les composantes d’une bonne année peuvent être assez diversifiées. Nous devons tenir compte de la région, du type de vin et des restrictions financières liées à la taille des domaines. Les conditions climatiques ne sont pas comparables en Beaujolais et en Provence pour un même millésime. En 2002, les vins rouges de la vallée de la Loire ont été gorgés d’eau, alors que les vins blancs d’Alsace, vendangés tardivement, ont bénéficié de l’impact d’un été indien.
Les petits domaines peuvent retarder la récolte de leurs raisins de quelques jours, tandis que les grands domaines doivent respecter un calendrier précis. Outre le millésime, la façon de s’occuper du vignoble influencera le vin. L’expertise des vignerons est essentielle et leur permet souvent de produire un produit de qualité, même dans une année moins bonne.
Vous savez désormais ce qu’est un millésime et ce dont il faut tenir compte pour acheter la meilleure bouteille de vin qui soit. Ne vous fiez pas qu’à cette seule donnée et n’hésitez pas à interroger votre caviste en cas de doute !